Le médecin, flatté de ce titre inattendu, se répandit en obséquiosités, et lautre en profita pour se remettre un peu. Elle se leva pour allumer deux bougies sur la commode, puis elle vint se rasseoir. Folios différents ; quest-ce que cela révèle des intentions de lauteur? Mais jai été forcé moi-même, javais le couteau sur la gorge. Les dames de la société se tenaient derrière, sous le vestibule, entre les colonnes, tandis que le commun de la foule était en face, debout, ou bien assis sur des chaises. En effet, Lestiboudois avait apporté là toutes celles quil avait déménagées de la prairie, et même il courait à chaque minute en chercher dautres dans léglise, et causait un tel encombrement par son commerce, que lon avait grand-peine à parvenir jusquau petit escalier de lestrade. Dit-il avec un long gémissement, la tombe de Richard Coeur de En somme, si quelque chose rapproche le réalisme du Pied de Fanchette et celui de Madame Bovary, cest peut-être le fait que lun ni lautre ne peuvent se résumer à la seule ambition de reproduire le réel ou de fabriquer lillusion dune extériorité palpable du texte, mais quils sont, par la force des choses, pétris des significations déjà partagées et disponibles dans lespace social qui les produit. Le pied dEmma Bovary na pas la même valeur dusage que celui de Fanchette sur le marché flaubertien des unions conjugales, et jamais la main de cette dernière, eût-elle été la plus mignonne et la plus délicate, neût pu laider à trouver son bonheur dans un roman de Rétif de la Bretonne. Mais elle était si jolie! il en avait possédé si peu dune candeur pareille! Cet amour sans libertinage était pour lui quelque chose de nouveau, et qui, le sortant de ses habitudes faciles, caressait à la fois son orgueil et sa sensualité. Lexaltation dEmma, que son bon sens bourgeois dédaignait, lui semblait au fond du cœur charmante, puisquelle sadressait à sa personne. Alors, sûr dêtre aimé, il ne se gêna pas, et insensiblement ses façons changèrent. En Février, lors dune promenade dans les environs dYonville en compagnie des Homais et de Léon, la jeune femme se rend compte que son dégoût pour son mari revient de plus belle. Dans son esprit, elle oppose cette répulsion et cette platitude de Charles au charme de Léon. Elle comprend alors quelle est amoureuse de ce dernier. Le lendemain M. Lheureux, un commerçant, se présente pour lui proposer articles de mode. Elle ne cède pas à la tentation de lachat et sen félicite. Elle devient alors plus vertueuse et sefforce, par la suite, dêtre à nouveau une parfaite maîtresse de maison. Elle fait des économies et commence à maigrir de façon assez significative. Charles, cependant, ne remarque rien tandis que Léon ne sait quoi penser de cette transformation. Emma est en proie à une lutte intérieure entre la volonté de rester vertueuse et celle de céder à la tentation de lamour pour Léon. Carrioles charrettes : moyens de transport, des plus luxueuses aux plus rustiques. Madame Bovary, le soir, nalla pas chez ses voisins, et quand Charles fut parti, lorsquelle se sentit seule, le parallèle recommença, dans la netteté dune sensation presque immédiate et avec cet allongement de perspective que le souvenir donne aux objets. Regardant de son lit le feu clair qui brûlait, elle voyait encore, comme là-bas, Léon debout, faisant plier dune main sa badine et tenant de lautre Athalie, qui suçait tranquillement un morceau de glace. Elle le trouvait charmant ; elle ne pouvait sen détacher ; elle ses rappela ses autres attitudes en dautres jours, des phrases quil avait dites, le son de sa voix, toute sa personne ; et elle répétait, en avançant ses lèvres comme pur un baiser Cétait lheure où lon entend, au bord des chantiers, retentir le maillet des calfats contre la coque des vaisseaux. La fumée du goudron séchappait dentre les arbres, et lon voyait sur la rivière de larges gouttes grasses, ondulant inégalement sous la couleur pourpre du soleil, comme des plaques de bronze florentin, qui flottaient.
Flaubert fait preuve dun véritable souci de réalisme dans son roman. Les descriptions ont une importance primordiale. Elles permettent de recréer latmosphère du village dans lequel Emma et son mari vivent, et de montrer les mentalités de la bourgeoisie provinciale. Maupassant ne se limite pas à nous la présenter comme une personne au grand cœur, il insiste aussi sur dautres Flaubert, un esprit bien nourri, enthousiaste du beau, Tragédie et passions les ingrédients dun chef-doeuvre Monsieur a tort! Elle aura quatre cent quarante pieds, neuf de moins que la grande pyramide dÉgypte. Elle est toute en fonte, elle
Cétait M. Lheureux, le marchand, qui sétait chargé de la commande ; cela lui fournit loccasion de fréquenter Emma. Il causait avec elle des nouveaux déballages de paris, de mille curiosités féminines, se montrait fort complaisant, et jamais ne réclamait dargent. Emma sabandonnait à cette facilité de satisfaire tous ses caprices. Ainsi, elle voulut avoir, pour la donner à Rodolphe, une fort belle cravache qui se trouvait à Rouen dans un magasin de parapluies M. Lheureux, la semaine daprès, la lui posa sur sa table. Ils étaient convenus, elle et Rodolphe, quen cas dévénement extraordinaire, elle attacherait à la persienne un petit chiffon de papier blanc, afin que, si par hasard il se trouvait à Yonville, il accourût dans la ruelle, derrière la maison. Emma fit le signal ; elle attendait depuis trois quarts dheure, quand tout à coup elle aperçut Rodolphe au coin des halles. Elle fut tentée douvrir la fenêtre, de lappeler ; mais déjà il avait disparu. Elle retomba désespérée.